Sur Jacques Muglioni

À l'occasion de la sortie des Préaux de la République


Texte publié dans
Corse matin, à l’occasion de la sortie de « Les Préaux de la République », Minerve, 1991. Nous ne connaissons ni l’auteur ni la date exacte de publication de cet article (avant l’été 1991).


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Les plus lointains souvenirs de Jacques Muglioni plongent dans l’âme corse : les chansons que fredonnaient sa grand-mère ; les efforts consentis par son père pour que son fils fasse ses études dans un grand lycée de Paris. De cette enfance, il ne retient pas le particularisme des racines mais l’universalité de la culture : « Dans l’homme, ce n’est pas la différence qui compte, c’est la similitude. Sans elle il n’y aurait pas de communication. » Bref, les différences sont dans l’ordre, ou plutôt le désordre des choses : elles prospèrent naturellement. Les similitudes se construisent, peu à peu, pas à pas : elles sont la lumière de la culture opposée à la barbarie. Pendant des années, cet homme discret a régné, par les hautes fonctions qu’il a occupées, sur la philosophie française. Dans le monde de l’éducation, ses avis continuent de faire autorité. Pour son anniversaire, ses anciens élèves, ses amis et ses admirateurs lui ont offert un cadeau étonnant : un livre, « Les préaux de l’école » (Ed. Minerve), qui lui est entièrement consacré. Aujourd’hui, dans sa vieille maison de Speloncato, au milieu des tableaux qu’il aime à peindre lui-même, ce jeune agrégé de 69 ans jette un regard passionné et percutant sur une île, un pays et une école qui demeurent sa raison d’exister.