La vocation première de septembre est de diffuser et publier des cours. Il s’agit en effet d’abord pour nous de faire sortir des salles de classe ou des amphithéâtres un enseignement humaniste trop souvent ignoré ou délaissé, et qui s’adresse pourtant en réalité à chacun de nous. Pourquoi?
Instruire, non vulgariser
D’une part, l’âge adulte nous a éloigné de notre première instruction, au point que nous serions sans doute pour la plupart incapables de refaire nos exercices de lycée. D’autre part, la culture et la science n’atteignent aujourd’hui le grand public qu’à travers le filtre “d’experts” qui se bornent à “vulgariser”, c’est-à-dire à enfermer le profane dans son ignorance en refusant de chercher à l’instruire méthodiquement.
Diffuser des cours, c’est ainsi pour Septembre chercher à se redonner l’occasion de retrouver, le temps d’une lecture en ligne ou d’un podcast, des approches élémentaires et méthodiques du savoir, celles-là mêmes qui guidaient nos professeurs de lycée.
Retrouver le sens de l’étude
Ces derniers certes n’enseignent pas, pas plus hier qu’aujourd’hui, l’histoire, la physique ou la philosophie pour faire des historiens des ingénieurs ou des académiciens! Leur enseignement demeure général non en ce qu’il serait indéterminé, mais en ce qu’il garde à l’esprit, lorsqu’il est bien conçu, que la science, la littérature ou l’histoire sont toujours seulement des moyens pour instruire un homme complet, c’est-à-dire aussi un citoyen. Non un spécialiste replié sur son champ d’expertise et indifférent à l’instruction commune qu’il regarde souvent avec dédain.
Attention toutefois. Le caractère général et élémentaire des cours que nous souhaitons publier ici ne signifie nullement la simplicité! Et en écoutant ou lisant ce que Septembre propose, nous savons qu’il faudra parfois vous y reprendre à deux ou trois fois pour bien comprendre.
Mais n’est-ce pas ainsi que ce qui est difficile devient progressivement naturel? On apprend à penser comme on apprend le vélo, en montant en selle, en tombant et en souffrant au début, pour, bientôt, voir le vrai plaisir couronner nos efforts à mesure que l’aisance s’acquière.
Si nous pouvons aider nos auditeurs à pédaler un peu mieux, en les exerçant sur ces routes, ardues mais découvrant des paysages incomparables, que sont les grandes oeuvres de la littérature et de la philosophie, notre but sera atteint.
CULTIVER LE Désir d’apprendre
On l’aura compris, Septembre ne prétend donc pas dispenser en 40 minutes un “cours” sur Platon qui dispenserait de le lire, ou enchaîner les conférences de spécialistes pour que le public court derrière ces montreurs d’ours. Se borner à plaquer sur l’ignorance de l’auditeur un vernis de lieux communs tirés de l’histoire des idées n’a jamais instruit personne.
Ce n’est pas le but du reste. Ni l’industrie éditoriale qui publie à la chaîne, ni la vanité d’auteurs présents sur tous les écrans à peine l’encre sèche ne veulent d’une réelle communauté de lecteurs. L’étude en effet institue une singulière égalité, que révèle encore le mot apprendre, qui vaut aussi bien pour le maître qui transmet que pour l’élève qui s’instruit.
En ce sens, nos publications voudraient inviter à l’étude et à la méditation, ce qui est l’attitude même du maître et de l’élève cédant à leur commun désir de comprendre, et nous aider, toutes et tous, à rompre avec la foire aux vanités intellectuelles qui, sous couvert de débats d’idées, obscurcit les lumières communes.