« Le bonheur est donc coextensif à la contemplation, et plus on possède la faculté de contempler, plus aussi on est heureux, heureux non pas par accident, mais en vertu de la contemplation même car cette dernière est par elle-même d’un grand prix. Il en résulte que le bonheur ne saurait être qu’une forme de contemplation », Ethique à Nicomaque X 9, [1178 b 28].
Les œuvres d’Aristote qui nous ont été transmises sont d’une telle facture qu’elles ne peuvent généralement être lues que par des spécialistes, dont les travaux eux-mêmes ne sont pas toujours accessibles. Ce cours voudrait permettre au lecteur non universitaire de lire directement Aristote.
Si l’œuvre morale qui en est l’objet est un des textes aristotéliciens les plus accessibles, sa lecture doit permettre d’entrer dans une grande philosophie dont les parties ne sont pas séparables. Ainsi le dernier livre de l’Ethique à Nicomaque est une analyse du plaisir dont l’archétype est la contemplation de la vérité, c’est-à-dire la vie philosophique : notre commentaire tâchera de ne jamais perdre de vue cette fin ultime, le plaisir de voir, sur lequel s’ouvre la Métaphysique : vivre, au sens le plus fort du terme, c’est voir.
Nous commencerons par réfléchir sur notre rapport à l’antiquité, et par rappeler en quel sens Aristote est un socratique.
Parmi les divers travaux disponibles, on consultera aisément la traduction de Pascale Nau. ; celle-ci est également téléchargeable au format e-book.
Note
Ce cours a été dispensé par Jean Michel Muglioni au Lycée Dorian lors de la première année d'activité de l'Université Conventionnelle entre octobre 2008 et mai 2009. Il comporte 13 séances accessibles et écoutables sur la page de Jean-Michel Muglioni sur Septembre.