L'économie de marché est-elle morale?

L'économie est au coeur de la vie politique et sociale contemporaine. Pourtant elle reste un domaine mal compris, tant les malentendus sont grands entre les économistes et le grand public. Ce cours se propose d'interroger ces équivoques en posant à l'économie, à partir de textes classiques, des questions de sens commun.

Pour la science économique, le marché n’est qu’un concept, un espace abstrait d’échange et de coordination entre les individus ; en tant qu’objet scientifique, il est donc a priori parfaitement amoral. 

Mais en dehors des cercles académiques, le marché est au contraire souvent perçu comme le loup de la logique marchande entrant dans la bergerie des rapports sociaux : il apparaît comme intrinséquement immoral. Ce hiatus entre conception académique et perception courante contrarie le dialogue entre l’économie politique et la société civile. 

Ce cours se propose donc de faire un examen explicite du concept de marché, en posant à quelques textes classiques (Mandeville, Smith, Marx, Weber, etc.) des questions purement morales : quel est la fin de l’action individuelle ? Et de l’action collective ? Quel est la nature du rapport à l’autre ?

 

Note

Ce cours a été dispensé par Thomas Vendryes en cinq séances de janvier à mai 2009. Les séances et documents sont accessibles sur sa page.

 

Lire Tocqueville

Nous proposerons dans ce cours une lecture suivie de l’ouvrage d’Alexis de Tocqueville (1805-1859), De la Démocratie en Amérique (1835 et 1840), qui servira de support à une réflexion collective sur la démocratie aujourd’hui. Il ne s’agira donc pas tant de rendre compte de l’œuvre dans son ensemble ni de sa place dans l’histoire des idées, même si ces points seront abordés incidemment, que de nous attacher à une lecture précise d’un « classique » de la science politique pour en éprouver l’intacte fécondité intellectuelle. 

Le travail s'appuiera sur l'édition courante, GF - Flammarion, de 1981, en 2 volumes, introduction par François Furet. Une version du texte libre de droits est également disponible en ligne et pourra être consultée aisément ici.

 

Pourquoi lire Tocqueville aujourd'hui?

Les références à Tocqueville et à cet ouvrage sont très nombreuses dans le champ universitaire et politique, mais il est rare de trouver des commentaires méthodiques du texte et de ses enjeux. Souvent même les citations qu’on en fait se retrouvent coupées de leur contexte et peuvent prêter à contresens. 

Or, comme le dit Tocqueville lui-même dans son introduction : « Ceux qui voudront y regarder de près trouveront, je pense, dans l’ouvrage entier, une pensée mère qui enchaîne, pour ainsi dire, toutes ses parties. » (p.71) Nous proposerons donc une lecture complète de l’ouvrage afin de tenter de bien comprendre la pensée de Tocqueville et ses implications. Nous tenterons de montrer notamment dans quelle mesure les réflexions de Tocqueville sur la démocratie nous permettent de comprendre nos sociétés actuelles. 

L’ouvrage d’Alexis de Tocqueville  entend en effet avant tout « instruire la démocratie »(Introduction, p.61), c’est-à-dire à la fois ceux qui gouvernent les sociétés démocratiques, mais aussi ceux qui vivent sous ce gouvernement : 

« Instruire la démocratie, ranimer s’il se peut ses croyances, purifier ses mœurs, régler ses mouvements, substituer peu à peu la science des affaires à son inexpérience, la connaissance de ses vrais intérêts à ses aveugles instincts ; adapter son gouvernement aux temps et aux lieux ; le modifier suivant les circonstances et les hommes : tel est le premier devoir imposé de nos jours à ceux qui dirigent la société. Il faut une science politique nouvelle à un monde tout nouveau » (Introduction, p.61-62). 


Dans une société démocratique, les principes d’égalité de conditions et de souveraineté populaire font de chacun de nous ces dirigeants de la société qu’évoque Tocqueville et auxquels il tente d’apporter quelque lumière sur la marche de notre monde. Il est donc toujours temps de continuer à nous instruire avec lui.

 

Note

Ce cours a été donné par Francisco Roa bastos à l'Université Conventionnelle, entre novembre 2008 et mars 2009. Il comporte 7 séances et de nombreux documents accessibles sur la page de son auteur.

Lire Aristote, l'Ethique à Nicomaque

« Le bonheur est donc coextensif à la contemplation, et plus on possède la faculté de contempler, plus aussi on est heureux, heureux non pas par accident, mais en vertu de la contemplation même car cette dernière est par elle-même d’un grand prix. Il en résulte que le bonheur ne saurait être qu’une forme de contemplation », Ethique à Nicomaque X 9, [1178 b 28].

Les œuvres d’Aristote qui nous ont été transmises sont d’une telle facture qu’elles ne peuvent généralement être lues que par des spécialistes, dont les travaux eux-mêmes ne sont pas toujours accessibles. Ce cours voudrait permettre au lecteur non universitaire de lire directement Aristote.

Si l’œuvre morale qui en est l’objet est un des textes aristotéliciens les plus accessibles, sa lecture doit permettre d’entrer dans une grande philosophie dont les parties ne sont pas séparables. Ainsi le dernier livre de l’Ethique à Nicomaque est une analyse du plaisir dont l’archétype est la contemplation de la vérité, c’est-à-dire la vie philosophique : notre commentaire tâchera de ne jamais perdre de vue cette fin ultime, le plaisir de voir, sur lequel s’ouvre la Métaphysique : vivre, au sens le plus fort du terme, c’est voir. 

Nous commencerons par réfléchir sur notre rapport à l’antiquité, et par rappeler en quel sens Aristote est un socratique. 

Parmi les divers travaux disponibles, on consultera aisément la traduction de Pascale Nau. ; celle-ci est également téléchargeable au format e-book.

 

 

Note

Ce cours a été dispensé par Jean Michel Muglioni au Lycée Dorian lors de la première année d'activité de l'Université Conventionnelle entre octobre 2008 et mai 2009.  Il comporte 13 séances accessibles et écoutables sur la page de Jean-Michel Muglioni sur Septembre.