Jean-Michel Muglioni

Distinctions élémentaires en philosophie

Peut-être le tout de la philosophie ne consiste-il qu'à bien entendre ce que la langue commune exprime constamment, loin de tout raffinement scolastique. Ce cours constitue ainsi une introduction à la philosophie prenant pour guide la richesse de la langue et de ses usages.

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A quoi bon philosopher en effet, si c’est pour demeurer prisonniers de notre confusion ordinaire ? Rien n’est donc plus urgent ni plus difficile que de distinguer par exemple l’égalité dont traitent les mathématiques et celle qu’affirme la Déclaration des droits de l’homme, la culture au sens où l’on parle d’un homme cultivé ou de culture physique, et la culture au sens que la sociologie donne à ce terme : au même terme peuvent correspondre comme ici deux concepts qui n’ont en commun que le nom. Travail élémentaire sans lequel la lecture des philosophes, au lieu de nous apprendre à penser, risque d’être seulement la recherche de doctrines fumeuses. Apprendre à philosopher n’est pas apprendre les pensées d’hommes célèbres, mais apprendre à voir clair dans ses propres pensées, ce qui suppose un travail permanent de distinction – et nous découvrirons que les grandes philosophies ne cessent de faire ce travail : nous y trouverons nos propres pensées et non des doctrines étrangères. 


Nous prendrons pour point de départ une page d’Epictète. La suite dépendra des interventions des participants lors de la seconde partie de la séance : je verrai alors quelles sont les distinctions qu’ils veulent particulièrement considérer et la séance suivante permettra de les examiner ou de montrer pourquoi je ne les retiens pas. Et nous recommencerons chaque fois à préparer la séance suivante à la fin de la précédente.

 

Note

Ce cours a été dispensé par Jean-Michel Muglioni entre octobre 2009 et décembre 2010 au sein de l'Université Conventionnelle. Il comporte 16 séances accessibles et écoutables sur la page de Jean-Michel Muglioni sur Septembre.

 

Lire Aristote, l'Ethique à Nicomaque

« Le bonheur est donc coextensif à la contemplation, et plus on possède la faculté de contempler, plus aussi on est heureux, heureux non pas par accident, mais en vertu de la contemplation même car cette dernière est par elle-même d’un grand prix. Il en résulte que le bonheur ne saurait être qu’une forme de contemplation », Ethique à Nicomaque X 9, [1178 b 28].

Les œuvres d’Aristote qui nous ont été transmises sont d’une telle facture qu’elles ne peuvent généralement être lues que par des spécialistes, dont les travaux eux-mêmes ne sont pas toujours accessibles. Ce cours voudrait permettre au lecteur non universitaire de lire directement Aristote.

Si l’œuvre morale qui en est l’objet est un des textes aristotéliciens les plus accessibles, sa lecture doit permettre d’entrer dans une grande philosophie dont les parties ne sont pas séparables. Ainsi le dernier livre de l’Ethique à Nicomaque est une analyse du plaisir dont l’archétype est la contemplation de la vérité, c’est-à-dire la vie philosophique : notre commentaire tâchera de ne jamais perdre de vue cette fin ultime, le plaisir de voir, sur lequel s’ouvre la Métaphysique : vivre, au sens le plus fort du terme, c’est voir. 

Nous commencerons par réfléchir sur notre rapport à l’antiquité, et par rappeler en quel sens Aristote est un socratique. 

Parmi les divers travaux disponibles, on consultera aisément la traduction de Pascale Nau. ; celle-ci est également téléchargeable au format e-book.

 

 

Note

Ce cours a été dispensé par Jean Michel Muglioni au Lycée Dorian lors de la première année d'activité de l'Université Conventionnelle entre octobre 2008 et mai 2009.  Il comporte 13 séances accessibles et écoutables sur la page de Jean-Michel Muglioni sur Septembre.