Philosophie

Pourquoi lire Alain?

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Alain ne se réduit pas aux Propos sur le bonheur qui sont sans doute son ouvrage le plus lu. Sa philosophie de la volonté est, nous le verrons, inséparable de sa philosophie de la perception. Et c’est à partir de se philosophie de la perception qu’il reprend lui-même la tradition philosophique. Car l’œuvre d’Alain est une reprise avouée de cette tradition ou du moins de quelques grandes œuvres qui en sont à ses yeux les sommets.

Alain ne prétend pas être le premier philosophe, il ne cherche pas à se montrer plus profond que ses prédécesseurs, mais sachant que d’autres avant lui ont compris, il continue dans ses écrits son travail de professeur de philosophie qui consiste à donner accès à cette tradition afin qu’on la poursuivre.


Le texte que je mets en ligne permet déjà de comprendre que nous prétendons voir ce qu’en réalité nous ne voyons pas ; et dans l’exemple de la lune plus grosse à l’horizon qu’au zénith, il y a ceci de remarquable qu’on ne peut expliquer l’illusion par l’effet de la lumière sur la rétine, ou par quelque chose comme une sensation, mais par les mouvements du corps tout entier. Autrement dit, la perception ne peut s’expliquer par l’effet sur les organes des sens de stimuli extérieurs : c’est un phénomène infiniment plus complexe qui met en jeu toute la pensée et tout le corps. 

De la même façon nous verrons que l’imagination ne consiste pas à voir des images dans sa tête. La philosophie de l’imagination proposée par Alain est une des choses les plus originales de son œuvre (et elle a beaucoup inspiré Sartre). Elle est inséparable d’une philosophie des beaux arts et de la création artistique, que nous aurons donc aussi à comprendre. 

Lire Kant : deux cours d'introduction

« Je suis moi même par goût un chercheur. Je sens la soif de connaître tout entière, le désir inquiet d’étendre mon savoir ou encore la satisfaction de tout progrès accompli. Il fut un temps où je croyais que cela seul pouvait constituer l’honneur de l’humanité et je méprisais le peuple qui est ignorant de tout. C’est Rousseau qui m’a désabusé. Cette illusoire supériorité s’évanouit : j’apprends à honorer les hommes ; et je me trouverais bien plus inutile que le commun des travailleurs, si je ne croyais que ce sujet d’étude peut donner à tous les autres une valeur qui consiste en ceci : faire ressortir les droits de l’humanité » Kant, vers 1764, trad. V. Delbos

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Jean-Michel Muglioni a  dispensé deux cours introduisant à la lecture de Kant  dans le cadre des activités de l'Université conventionnelle. Pendant trois années Kant a ainsi fait l'objet d'une lecture exigeante et studieuse au sein de cette université populaire. Vous retrouverez ici l'ensemble de ce travail en libre accès.

 

Nature et liberté : Qu'est-ce que l'homme?

Le premier cours, donné entre janvier 2011 et mai 2012, comporte 21 séances et se consacre particulièrement à la question de la liberté humaine, à travers l'étude des Fondements de la métaphysique des moeurs et de la Critique de la Raison pure. Les notices et les enregistrements audio sont ici archivés par ordre chronologique. Les podcasts sont en outre également disponibles sous la forme d'une liste de lecture sur notre compte soundcloud.

 

La critique du jugement

Le second dispensé entre octobre 2012 et mai 2013 est une introduction spécifique à la lecture de la "troisième Critique", la Critique du jugement. Il développe à cette occasion une réflexion sur la nature du beau, de la sensibilité et ce que c'est que juger au long des onze séances qui le composent. On trouvera ici de la même manière l'archivage de l'ensemble des 11 séances avec leur notice et leur enregistrements respectifs. L'ensemble forme également une liste de lecture distincte sur notre compte soundcloud.

 

 

Distinctions élémentaires : présentation du cours

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Peut-être le tout de la philosophie ne consiste-il qu'à bien entendre ce que la langue commune exprime constamment, loin de tout raffinement scolastique. Ce cours constitue ainsi une introduction à la philosophie prenant pour guide la richesse de la langue et de ses usages. A quoi bon philosopher en effet, si c’est pour demeurer prisonniers de notre confusion ordinaire ?

Rien n’est donc plus urgent ni plus difficile que de distinguer par exemple l’égalité dont traitent les mathématiques et celle qu’affirme la Déclaration des droits de l’homme, la culture au sens où l’on parle d’un homme cultivé ou de culture physique, et la culture au sens que la sociologie donne à ce terme : au même terme peuvent correspondre comme ici deux concepts qui n’ont en commun que le nom. Travail élémentaire sans lequel la lecture des philosophes, au lieu de nous apprendre à penser, risque d’être seulement la recherche de doctrines fumeuses. Apprendre à philosopher n’est pas apprendre les pensées d’hommes célèbres, mais apprendre à voir clair dans ses propres pensées, ce qui suppose un travail permanent de distinction – et nous découvrirons que les grandes philosophies ne cessent de faire ce travail : nous y trouverons nos propres pensées et non des doctrines étrangères. 
 

Note sur le cours

Ce cours a été dispensé par Jean-Michel Muglioni entre octobre 2009 et décembre 2010 au sein de l'Université Conventionnelle. Il comporte 16 séances accessibles ici, ou réunies en une même liste de lecture sur le compte Soundcloud de Septembre.

On trouvera également ici un index des différents commentaires écrits ajoutés par Jean-Michel Muglioni au fil des séances.